MACKY SALL N’AVAIT PAS LE CHOIX
Par sa décision du 15 Février 2024, Le Conseil Constitutionnel (CC) avait désapprouvé la démarche anticonstitutionnelle du Pr Macky SALL et lui a demandé de fixer une date, dans les plus brefs délais. Il avait acquiescé et promis d’exécuter dans les plus brefs délais. Pr Macky SALL a trainé pendant près deux semaines en recherchant un consensus par un dialogue national entre acteurs d’intérêts diamétralement contradictoires. Avec le boycott d’une grande partie de l’opposition, des membres de la société civile et dix sept des candidats retenus, le Dialogue National s’est muté en monologue qui a découle sur un consensus d’une date de 2 Juin 2024. Son Excellence Macky SALL ne devrait saisir le Conseil Constitutionnel qu’après le lundi 4 mars suite à sa réception du rapport des commissions du Dialogue.
UNE PERTE D’UNE TROISIÈME ET QUATRIÈME SEMAINE !
LE PLUS BREF DÉLAI RISQUE DE DEVENIR LE PLUS LONG DÉLAI.
Pourtant, Pr Macky Sall n’a pas attendu ce Lundi pour prendre le devant et annoncer sa fermer intention de quitter le pouvoir à partir du 2 Avril 2024. Ses laudateurs commencent à crier partout ; quelle sagesse ! Cette attitude n’est pas de la sagesse qui serait d’éviter toute cette situation inédite. Se sachant comme le seul détenteur de la prérogative de choisir la date de la présidentielle, Macky Sall sait que la seule issue restante pour l’application de la constitution est le constat de la vacance du pouvoir à partir du 2 Avril 2024. Le Président de l’Assemblée Nationale devrait assurer l’intérim de la Présidence de la République du Sénégal et organiser les élections en dedans de 90 jours. Ainsi le Président Macky Sall a pris les devants et en annonçant sa decision de quitter le pouvoir à partir du 2 Avril 2024 et forcer la date du 2 juin qui rentre dans ce cadre temporel.
Opérant de cette manière, Macky SALL risque de faire perdre du temps au Sénégal trois mois exactement ; Mars, Avril et Mai en plus de celui de février. Il risque également de nous faire perdre sur le plan financier. En effet, cet arrêt brusque impliquerait la fin du gouvernement. Le choix d’un nouveau gouvernement de deux mois impliquerait des dépenses inutiles. Sur ce dernier point, je conseillerais au Président intérim de « réaménager » le gouvernement sortant en se débarrassant d’abord du PM, Amadou BA que le Pr Macky aurait dû changer dès la confirmation de sa candidature à la Présidence de 2024. Le Président intérim devrait du même coup nous débarrasser de la centaine de ministres conseillers ainsi que des ministres d’Etat.
Opérant de cette manière, Macky SALL risque calmer l’ardeur des manifestants qui demandent son départ après le 2 Avril 2024. Il prend également la decision de libérer tous les prisonniers politiques. Il va plus loin en faisant voter par l’Assemblée Nationale un loi d’amnistie que son camp semble être les seuls a vouloir adopter. Tout ceci pour apaiser l’arène politique !
Opérant de cette manière, Macky SALL pense avoir rallié à son camp les partis dialogueurs ; le PDS de Karim WADE ainsi que certains partis de candidats dits « spoliés » pour leur avoir donné le temps et la chance de réintégrer cette course à la Présidence 2024. Attendons voir la réaction du Conseil Constitutionnel …
QU’ALLAH, swt, PROTÈGE NOTRE CHÈRE NATION
Auteur : GNINGUE Youssou, Prof titulaire et émérite en Math, ON, CANADA