Le monde rural est actuellement plongé dans une profonde désolation à la suite de l’une des pires saisons de récolte d’arachide de l’histoire du pays. Avec l’élection d’un nouveau président, les acteurs du secteur agricole espèrent des mesures audacieuses pour relancer l’agriculture en impliquant davantage les véritables acteurs dans les processus décisionnels.
Selon Tamsir Ndiaye, un vétéran respecté de l’agriculture à Dinguiraye et secrétaire général du syndicat national des paysans sénégalais, cette saison arachidière a été marquée par le chaos. Non seulement la production a chuté de plus de la moitié, mais les récoltes se sont également retrouvées sans acheteurs. Les exportateurs chinois, habituellement présents lors de ces campagnes, étaient inexplicablement absents cette fois-ci.
Selon Sidy Ba, porte-parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), les acheteurs chinois ont justifié leur absence par le fait que leur propre pays a réalisé une récolte record d’arachides. Les années précédentes, ces acheteurs chinois étaient connus pour acquérir toutes les récoltes des paysans sénégalais à des prix supérieurs à ceux fixés par le gouvernement, contribuant ainsi à dynamiser leur secteur arachidier avec les graines de qualité du Sénégal.
Cette absence soudaine des acheteurs chinois a eu des répercussions dévastatrices pour les agriculteurs locaux, d’autant plus que ces derniers se retrouvent confrontés à des dettes considérables réclamées par les opérateurs sénégalais aux autorités. Ces opérateurs refusent désormais d’acheter les graines tant que cette dette n’est pas effacée. De plus, les estimations de production avancées par le ministère de l’Agriculture sont contestées par les paysans, affirmant qu’elles sont largement exagérées.
Dans ce contexte, les acteurs du secteur appellent le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, à rectifier les erreurs du passé et à engager un dialogue avec les véritables acteurs du monde agricole pour trouver des solutions durables. Ils soulignent également les potentialités économiques de la zone centre, dont l’agriculture pourrait contribuer de manière significative au développement économique global du pays.
Auteur : Penda FALL