À quelques jours seulement de la fin de son mandat présidentiel, le Président Macky Sall du Sénégal a pris des mesures de nomination au sein des institutions nationales. D’une part, par le biais d’un décret présidentiel daté du 18 mars 2024, il a nommé le célèbre rappeur sénégalais Malal Almamy TALLA, plus connu sous son nom de scène « Fou Malade », en tant que membre du Conseil Économique, Social et Environnemental. Cette nomination est notable car elle intervient à un moment où le futur ancien président Macky Sall est sur le point de céder le pouvoir à son successeur, Bassisou Diomaye Faye.
D’autre part, lors d’une réunion du Conseil supérieur de la Magistrature présidée par Sall, une décision inattendue a été prise. Abdoulaye Ndiaye, anciennement Président de Chambre à la Cour Suprême, a été nommé Président de la Cour Suprême, en remplacement de Aly Ciré Ba. Cette nomination est particulièrement significative car elle survient après que Aly Ciré Ba ait rejeté un recours du Parti démocratique sénégalais (PDS) concernant l’annulation du décret présidentiel convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 24 mars. Par conséquent, cette décision a indirectement influencé le paysage politique en écartant le candidat du PDS de la course présidentielle.
Ces nominations soulèvent des questions sur la pertinence du moment choisi par Sall pour prendre de telles décisions, étant donné la proximité de la fin de son mandat. Normalement, à ce stade, le président devrait se limiter à gérer les affaires courantes plutôt que de prendre des décisions majeures qui pourraient avoir des répercussions importantes sur le pays. Cette activité de nomination tardive suggère que Sall n’adopte pas une approche de gestion des « affaires courantes » conformément aux attentes traditionnelles pour un président en fin de mandat.
Auteur :Ben Oumar DIOUF