Burkina Faso : Le HCDH dénonce les violences contre les civils et appelle à des enquêtes

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé de vives inquiétudes vendredi quant à la situation critique dans le nord du Burkina Faso, où des centaines de civils, incluant des enfants, auraient perdu la vie lors de conflits opposant les forces de sécurité à des groupes armés.

Selon des rapports médiatiques, plus de 220 civils, dont 56 enfants, auraient été tués dans des attaques attribuées à l’armée dans deux villages au cours d’une seule journée fin février.

« Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état du massacre d’un grand nombre de civils, y compris des enfants, dans plusieurs villages des provinces du Yatenga et du Soum, dans le nord du Burkina Faso, au cours des derniers mois, lors de confrontations entre divers groupes armés et les forces burkinabé », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Marta Hurtado, lors d’une conférence de presse à Genève.

Malgré le manque d’accès rendant difficile la vérification indépendante de ces informations, le HCDH insiste sur la nécessité de mettre en lumière les allégations de violations et d’abus graves, et appelle les autorités de transition à entreprendre rapidement des enquêtes approfondies, impartiales et efficaces.

« Les auteurs de ces actes doivent être tenus responsables et les droits des victimes à la vérité, à la justice et à des réparations doivent être respectés », a ajouté Mme Hurtado, soulignant l’importance cruciale de lutter contre l’impunité pour renforcer la confiance dans l’État de droit et promouvoir la cohésion sociale.

Par ailleurs, le HCDH s’est également alarmé de la suspension temporaire d’au moins deux médias internationaux, dont la BBC et Voice of America, suite à leurs reportages sur certains de ces incidents.

« Les restrictions à la liberté des médias et à l’espace civique doivent cesser immédiatement. La liberté d’expression, y compris le droit d’accès à l’information, est cruciale dans toute société, et encore plus dans le contexte de transition au Burkina Faso », a déclaré Mme Hurtado.

Le Burkina Faso, gouverné par des militaires depuis début 2022, est confronté à une insurrection de militants extrémistes, entrainant une série de coups d’État et de contre-coups d’État. Cette situation a plongé une grande partie de la population dans un besoin urgent d’aide humanitaire, avec environ 6,3 millions de personnes sur une population totale de 20 millions nécessitant une assistance.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, qui s’est rendu dans le pays fin mars, a souligné les défis multiples auxquels est confronté le peuple burkinabé depuis le renversement du gouvernement démocratiquement élu en janvier 2022. En 2023, le HCDH a recensé 1 335 violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international, la majorité impliquant des groupes armés et nécessitant une action urgente pour protéger les civils et mettre fin à cette violence.

Auteur : Alfred Sylla

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