Au nom de la patrie, le Sénégal est un et indivisible !
Nous sommes une Nation, un Peuple, une République. Et nous sommes fiers de notre histoire, de notre héritage et de notre cheminement.
La situation inédite et inqualifiable que traverse notre pays ces dernières semaines a amené, les citoyens de toutes les entités représentatives de notre société, à manifester leur émoi et attachement au respect des principes fondamentaux de notre République. Ces principes qui, notamment, garantissent, au Sénégal, une stabilité reconnue dans le monde entier. À cela, s’ajoute la posture salutaire du Conseil constitutionnel, démontrant ainsi que nos institutions demeurent solides.
Cependant, les indicateurs ne sont pas au beau fixe ; nous sommes dans une zone de turbulence et d’incertitudes qui risque de nous plonger dans des difficultés du point de vue politique, social et économique. Cet état de fait va, sans aucun doute, entacher l’image du Sénégal à l’international où ses principes et ses valeurs sont magnifiés en toute circonstance. Ce positionnement privilégié, aujourd’hui menacé, nous le devons à nos pères fondateurs spirituels, intellectuels qui se sont engagés, mobilisés et sacrifiés pour les générations que nous sommes et celles futures.
Dès lors, il est fondamental que chaque Sénégalais prenne conscience des enjeux qui nous attendent. Un Sénégal en crise offre, certainement, un tableau de déstabilisation généralisée qui va au-delà de nos frontières. Nous sommes une nation, de l’intérieur comme de l’extérieur, et nous le sommes encore et surtout dans le sens de la responsabilité. Par conséquent, nous devons garder la lucidité, mesurant notamment le facteur exponentiel existant entre la construction et la destruction de nos piliers. Ce qui sonne comme un avertissement, doit nous interpeller et impose une remise en question. Il s’agit de comprendre les défaillances, les dérives, les erreurs, les errances, les non-conformités, les abus, les devoirs manqués et les droits bafoués car, il n’y a point d’amélioration sans mesure.
« On n’améliore que ce que l’on comprend, On ne comprend que ce qu’on mesure. »
Dans une nation, désormais, orientée vers le développement, nous n’avons pas droit à l’erreur ! Nous avons cette obligation de taire nos egos, d’unir nos ambitions pour faire germer un idéal commun d’un Sénégal, plus que jamais, ancré dans ses valeurs et, résolument, ouvert au monde. Aussi, nous avons cette obligation de remise en question de nos conduites individuelles qui ont laissé place à la facilité, l’opportunisme, la ruée vers les privilèges sans efforts et sans connaissances légitimées.
« Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? »
Au-delà de tout, nous avons accepté l’inacceptable et cette responsabilité est collective. Nous avons tous failli vis-à-vis de nos aïeux, vis-à-vis de nous-mêmes et surtout vis-à-vis de nos enfants et des futures générations.
« Nous sommes tous comptables d’une manière ou d’une autre de cette situation ! »
Nos pères fondateurs nous ont enseigné la droiture, le travail, la solidarité, l’abnégation, l’endurance, la constance et la persévérance. Où sont passées ces vertus, ces valeurs? Nous avons dérivé lentement vers une baisse progressive de notre niveau d’exigence sur nos principes régaliens et celle-ci est, malencontreusement, combinée avec l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général.
- Nous avons bafoué les fondamentaux et le cadre régalien ;
- Nous avons réduit considérablement le niveau d’exigence ;
- Nous avons moins de transparence et d’exigence dans les critères de sélection ;
- Nous avons piétiné les valeurs sociales et morales qui sont les socles de ce que nous sommes ;
- Nous avons accepté l’acquisition de nouveaux outils sans en maîtriser les impacts ;
- Nous avons accepté le nivellement par le bas des leviers de développement : la politique ;
l’éducation et l’enseignement, les services, la communication et l’information…
Face à ce constat, une révolution passive des consciences, des comportements et des standards s’impose. Ceci est un appel au sursaut national.
- L’intérêt général s’impose et doit primer sur tout ;
- La rigueur intellectuelle s’impose et doit être l’exigence dans les critères de sélection ;
- La discipline opérationnelle s’impose et doit être la colonne vertébrale de l’action ;
- L’excellence opérationnelle s’impose et doit être au cœur des enjeux ;
- Le SERVICE s’impose et doit être au-dessus des fonctions ;
- La simplicité s’impose et doit être dans l’acte de transformation ;
Le HIPE s’impose (Humilité, Intégrité, la Posture et l’Efficacité intellectuelle) ; La performance doit être notre doctrine enseignée et intégrée sans faille avec une application de la pertinence, de l’efficience et de l’efficacité morale et opérationnelle en nous appuyant davantage sur nos fondamentaux spirituels et sociaux. De l’émergence, nous devons passer à la performance. Nous avons une opportunité exceptionnelle, il faut la saisir. Quelles que soient nos ambitions, l’intérêt général d’abord ! Nos comportements doivent aller dans ce sens. Les Sénégalais doivent se reconnaître dans ce qui va se faire avec des standards d’éthique inébranlables.
Pour atteindre la prospérité, notre pire ennemi reste le temps et pourtant, nous devrons en faire notre meilleur allié en combinant notre volonté et nos efforts. Nous allons devoir rattraper le temps perdu, pour être à l’heure du développement et de la mondialisation. Ce monde est en pleine mutation, nous avons l’impératif de changer notre angle de vue et de nous réinventer. Nous devons prendre rendez-vous avec nous-mêmes pour la reconstruction du Sénégal, par le retour dans nos terroirs, nos communes et quartiers afin de garantir un développement local par une approche consensuelle et collective. Ceci n’est pas une fatalité…Il nous appartient, nous sénégalais, de poser un diagnostic lucide permettant de maîtriser notre destin dans la citoyenneté active et la performance.
Coécrits par Ala Samba TIMERA (Expert en performance et Excellence et Cheikh Moubarack WADE (Expert en Marketing et communication)