Lors de sa prise de parole à l’Assemblée na‑ tionale ce mercredi, la ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, a vigou‑ reusement défendu le projet de loi d’amnistie, réfutant les allégations selon lesquelles cette lé‑ gislation servirait d’échappatoire à la Cour pénale internationale (CPI).
D’emblée, la ministre a souligné la nécessité de clarifier le débat autour de la CPI : « Mais il faut savoir de quoi on parle… », a-t-elle déclaré. Elle a ensuite précisé les circonstances dans lesquelles un État peut être soumis à la juridiction de la CPI, soulignant que le Sénégal est signataire et qu’un État-partie peut être convoqué. Elle a également mentionné le pouvoir du procureur de la CPI et les Nations Unies pour ouvrir une enquête et diligenter une procédure. Aissata Tall Sall a insisté sur les critères stricts qui permettent d’enclencher une procédure à la CPI, à savoir la présence de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre ou de génocides. Elle a alors interpellé ceux qui évoquent la menace de la CPI par rapport à la loi d’amnistie au Sénégal, demandant : « Qu’est-ce qui s’est produit au Sénégal pour qu’on nous menace avec la CPI ? Quoi ? » La ministre a également contesté l’idée que la loi d’amnistie serait une manœuvre pour protéger certaines personnalités, soulignant qu’il est erroné de penser que le président Macky Sall a initié cette loi dans ce but précis. Elle a affirmé avec fermeté qu’elle répondrait à toute convocation de la CPI, car elle n’a rien fait qui mérite d’être jugé par cette cour internationale. La défense de la loi d’amnistie par Aissata Tall Sall s’inscrit dans un contexte de débats houleux autour de cette proposition législative, mettant en lumière les divergences d’opinions au sein de la classe politique sénégalaise quant à ses implications et ses motivations réelles.