Ce dialogue a marché sur les plates-bandes du Conseil constitutionnel qui pourrait très mal apprécié cette initiative.
Boycotté par 17 des 19 candidats retenus, et par d’ importantes franges de la société civile sénégalaise, on peut s’interroger sur sa légitimité.
Le Conseil Constitutionnel pourrait avoir le sentiment que l’Exécutif cherche à l’ influencer notamment en ce qui concerne la recommandation relative à l’intérim assuré par le Chef de l’Etat à compter du 02 avril. Les stratèges de la Présidence ont commis une grosse erreur d’appréciation en mettant à l’ordre du jour ce point.
L’Exécutif a été imprudent sur cette question notamment dans le contexte actuel où le Conseil constitutionnel reste encore « blessé sans sa chair » par des accusations de corruption non prouvées.
Cette imprudence stratégique est aussi perceptible dans l’ouverture entrevue sur la possibilité d’intégrer certains candidats dits recalés. Ces manœuvres et arrangements qui remettent en cause la légalité pourraient être mal interprétés par le Conseil constitutionnel.
Concernant la date entrevue (02 juin), les arguments avancés relatifs aux contraintes liées aux fêtes religieuses ne sont pas pertinents.
Il est à faire remarquer que si le premier tour de l’élection avait eu lieu le 25 février, le processus complet jusqu’au 02 avril se serait tenu pendant le carême chrétien et le ramadan.
Conclusion
1 Si le Conseil constitutionnel persiste dans sa volonté de faire respecter la constitution il n’est pas exclu que le Sénégal connaisse une nouvelle crise entre le Conseil et le Président de la République.
2 À très court terme l’exécutif pourrait être tenté de dissoudre le Conseil constitutionnel et le remplacer par une Cour constitutionnel histoire de reprendre la main.
Magaye GAYE
Économiste International