Woodside célèbre la première extraction de pétrole offshore au Sénégal : Quels bénéfices pour le pays ?

Woodside Energy a annoncé aujourd’hui l’obtention du premier pétrole du champ de Sangomar, situé au large du Sénégal. Cet événement marque la livraison en toute sécurité du premier projet pétrolier offshore du pays, une réalisation saluée par les parties prenantes.

Dans son communiqué, Woodside s’est félicité des partenariats établis avec la société nationale sénégalaise PETROSEN, le gouvernement du Sénégal et divers entrepreneurs internationaux et locaux. « Nous sommes fiers des partenariats que nous avons noués avec PETROSEN, le gouvernement du Sénégal et nos principaux entrepreneurs internationaux et locaux pour développer cette ressource d’importance nationale », a déclaré l’entreprise australienne.

Cependant, une question cruciale se pose : qu’est-ce que le Sénégal gagne réellement de ce projet, sachant que 82 % des parts sont détenues par Woodside ? Voici quelques éléments de réponse pour mieux comprendre les retombées potentielles pour le pays.

Malgré la domination de Woodside dans ce projet, le Sénégal peut espérer plusieurs bénéfices économiques et sociaux significatifs :

  1. Revenus directs : Le gouvernement sénégalais bénéficiera des revenus issus des taxes, des redevances et des parts de production attribuées à PETROSEN, même si celles-ci sont minoritaires.
  2. Emplois : Le développement du champ de Sangomar devrait générer des emplois directs et indirects pour les Sénégalais, tant dans l’extraction que dans les services associés.
  3. Infrastructures : Les projets de cette envergure s’accompagnent souvent de développements infrastructurels, incluant des routes, des installations portuaires et des services communautaires.
  4. Renforcement des capacités : La collaboration avec des entreprises internationales permet aux travailleurs et aux entreprises locales de bénéficier de transferts de compétences et de technologies.

Néanmoins, la répartition des bénéfices soulève des interrogations sur la souveraineté économique et le contrôle des ressources naturelles. Avec 82 % des parts détenues par Woodside, une grande partie des profits générés par le champ de Sangomar reviendra à l’entreprise australienne. Ce déséquilibre pose la question de la nécessité pour le Sénégal de négocier des accords plus équitables à l’avenir pour maximiser les retombées nationales.

Pour tirer pleinement parti de ses ressources naturelles, le Sénégal devra peut-être renforcer ses capacités de négociation et mettre en place des cadres réglementaires plus robustes. Cela pourrait inclure la révision des contrats existants, la mise en œuvre de politiques fiscales avantageuses pour le pays et l’encouragement de la participation locale dans les futurs projets pétroliers et gaziers.

L’annonce de Woodside concernant l’extraction du premier pétrole offshore du champ de Sangomar est un moment historique pour le Sénégal. Si les bénéfices immédiats sont prometteurs en termes de revenus, d’emplois et de développement infrastructurel, il est essentiel que le pays s’assure que les retombées à long terme soient équitables et profitent pleinement à sa population. La question de la répartition des parts et des bénéfices reste au cœur du débat sur la gestion des ressources naturelles du Sénégal.

Auteur : Zakaria DIAW

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