Le suspense qui a tenu en haleine le Togo depuis fin mars a pris fin avec l’adoption définitive, vendredi 19 avril, d’une nouvelle Constitution contestée par l’opposition, à seulement dix jours des élections législatives.
Avec un vote unanime de 87 voix sur 87 à l’Assemblée, la nouvelle Constitution transforme le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, abolissant le suffrage direct pour le président de la République. Elle introduit également la fonction de “Président du Conseil des ministres” qui détient l’essentiel des pouvoirs.
Selon les termes de cette nouvelle Constitution, la présidence devient largement symbolique, le président étant dépouillé de ses pouvoirs. Les députés seront chargés d’élire le chef de l’État “sans débat” et “pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois”.
Le véritable centre du pouvoir sera entre les mains du Président du conseil des ministres, une figure ressemblant à un super-Premier ministre, obligatoirement “le chef du parti majoritaire” à l’Assemblée nationale, comme le stipule le nouveau texte.
Actuellement, Faure Gnassingbé dirige le parti majoritaire à l’Assemblée, l’Union pour la République (UNIR).
Cependant, cette nouvelle fonction est vivement contestée par l’opposition, qui y voit une manœuvre de la part du président Faure Gnassingbé pour se maintenir au pouvoir. Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition), estime que Faure Gnassingbé “a démontré que la préoccupation majeure de son régime est de conserver le pouvoir vaille que vaille”.
Auteur : Ben Oumar DIOUF