Mercredi, l’armée israélienne a reconnu «une grave erreur qui n’aurait pas dû se produire», après la mort de sept collaborateurs de l’organisation américaine.
L’ONG World Central Kitchen (WCK) réclame ce jeudi 4 mars qu’une «enquête indépendante» soit menée pour «établir la vérité» sur la mort de sept de ses collaborateurs, tués lundi 1er avril dans la bande de Gaza par les «forces de sécurité israéliennes».
Depuis mi-mars, l’ONG américaine – qui a suspendu ses activités dans la région – distribuait dans la bande de Gaza, où la situation humanitaire est catastrophique, des centaines de tonnes de vivres (riz, pâtes, farine, légumes, protéines…), acheminés dans le territoire sous blocus par des bateaux affrétés depuis Chypre par l’ONG espagnole Open Arms. Un premier convoi y avait accosté le 15 mars. Un second bateau chargé d’aide humanitaire est retourné à Chypre, d’où il était parti, alors qu’il était au large de Gaza lundi, selon le site Vesselfinder.
«Savoir si les frappes ont été menées intentionnellement»
«Nous avons demandé aux gouvernements de l’Australie, du Canada, des États-Unis, de la Pologne et du Royaume-Uni [les pays dont sont originaires une partie des victimes, NDLR] de se joindre à nous (…) notamment pour savoir» si les frappes qui ont touché les voitures dans lesquelles se trouvaient les employés de l’ONG «ont été menées intentionnellement ou si elles ont violé le droit international», explique l’organisation américaine dans un communiqué publié ce jeudi.
«Pour garantir l’intégrité de l’enquête, nous avons demandé au gouvernement israélien de préserver tous les documents, communications, enregistrements vidéo et/ou audio, ainsi que tout autre matériel potentiellement pertinent pour les frappes du 1er avril», est-il encore expliqué.
Mercredi, l’armée israélienne a reconnu «une grave erreur qui n’aurait pas dû se produire». La veille, le premier ministre Benyamin Netanyahou avait admis qu’il s’agissait d’une frappe «non intentionnelle» de ses soldats. Une version que remet en cause l’ONG. «Il s’agissait d’une attaque militaire qui comportait plusieurs frappes et qui visait trois véhicules du WCK. Ces derniers transportaient des civils et étaient identifiés comme des véhicules du WCK. Leurs mouvements étaient en totale conformité avec les autorités israéliennes, qui connaissaient leur itinéraire, leur route et leur mission humanitaire», affirme l’organisation dans le même document.
Israël sommé de s’expliquer par les Occidentaux
Contrairement aux précédentes frappes attribuées à l’armée israéliennes ayant provoqué la mort d’humanitaires – 196 depuis le 7 octobre, dont 175 de l’ONU, selon son secrétaire général Antonio Guterres -, celle de lundi touche pour la première fois des personnels internationaux.
De nombreux pays occidentaux, par la voix de leur dirigeant, ont pressé l’État hébreu d’éclaircir les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette frappe, à l’instar de l’Espagne, du Royaume-Uni, de la Pologne ou des États-Unis.
Sources : Le figaro