Face à la menace terroriste et à l’afflux prévu de touristes, le gouvernement peaufine le dispositif de sécurité des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les premières mesures seront mises en place dès début juillet.
«Rien ne change». Malgré le passage au niveau maximum du plan Vigipirate, «urgence attentat», l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 reste intacte. Maintenir la cérémonie d’ouverture des Jeux sur la Seine reste une «bonne idée», affirme le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans une interview au Parisien parue lundi 8 avril.
«Aujourd’hui, nous n’avons aucune menace terroriste caractérisée sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques», a-t-il poursuivi. «À partir du moment où ils sont très sécurisés, les grands évènements sont sans doute parmi les endroits les plus sûrs, ceux où il y aura le moins de possibilités de passer à l’acte», a assuré le Premier ministre.
Jauge de la cérémonie d’ouverture inchangée
À moins de quatre mois du début des JO de Paris, le système de sécurité est quasiment au point pour accueillir les 10 500 athlètes et les dizaines de milliers de spectateurs. Environ 600 000 personnes assisteront à la cérémonie d’ouverture des Jeux, le 26 juillet 2024. Les jauges d’accueil n’évoluent pas, a affirmé Gérald Darmanin. «104 000 personnes possèdent des billets payants vendus par le Comité olympique, avec quelques places sur les ponts», a précisé le ministre de l’Intérieur. Les 220 000 places restantes seront distribuées par l’Etat, les collectivités hôtes des JO et le comité d’organisation (Cojo). Ces invités assisteront à la cérémonie depuis les quais hauts. «200 000 personnes supplémentaires», verront défiler les délégations nationales depuis des péniches ou des balcons. Enfin, «il y aura 50 000 personnes dans les fans zones de la ville de Paris grâce à des écrans géants», précise Gérald Darmanin. En cas de problèmes, des «modulations (sont) possibles, notamment en termes de jauge d’accueil du public sur les bords de Seine», a affirmé le ministre qui précise que de «nombreux scénarios» sont envisageables.
Une zone fermée à la circulation une semaine avant les JO
Une semaine avant la cérémonie d’ouverture des JO, un secteur de plusieurs kilomètres carrés sera fermé à la circulation à moins de justifier d’une autorisation. La zone s’étend tout autour de la Seine et traverse Paris de l’ouest à l’est. Plusieurs points centraux de la capitale sont concernés par les restrictions de circulation, c’est notamment le cas de : la tour Eiffel, le Trocadéro, le Grand Palais, les Invalides, Concorde, le Louvre, l’Hôtel de Ville, Notre-Dame, la Gare de Lyon… «Des lieux symboliques comme le Louvre, la gare d’Orsay, la gare d’Austerlitz, l’Institut du Monde arabe resteront accessibles depuis d’autres entrées situées à l’extérieur du périmètre antiterroriste» à condition d’avoir réservé des billets à l’avance et de montrer sa pièce d’identité, explique le ministre.
Ponts fermés à la circulation
Par ailleurs, «dans ce périmètre antiterroriste, une quinzaine de stations de métro seront fermées», précise Gérald Darmanin. Pour rappel, six stations de métro et tramways seront fermées pendant toute la durée des JO à savoir Champs-Elysées-Clémenceau, Concorde, Tuileries, Colette-Besson, Porte-d’Issy et Porte-de-Versailles. Dans cette zone, seuls quatre ponts resteront ouverts à la circulation en voiture : Notre Dame, Sully, Léna et Invalides. La passerelle Léopold-Sédar Senghor restera ouverte aux piétons. Ce dispositif de sécurité sera «encore plus restrictif» le jour même de la cérémonie d’ouverture «à partir de 13 heures avec un quasi-arrêt de la circulation», indique le ministre de l’Intérieur.
Un QR code nécessaire pour circuler
Pour les personnes qui vivent dans le «périmètre antiterroriste», la circulation sera elle aussi restreinte. Les riverains devront obligatoirement justifier une autorisation sous la forme d’un QR code. Pour l’obtenir, rendez-vous sur une plateforme dédiée dont l’ouverture est prévue au 10 mai. Il faudra «donner son nom, prénom, date de naissance». Attention, «si vous ne vous êtes pas inscrit, vous ne pourrez pas rentrer», alerte le ministre. Les invités des habitants devront eux aussi justifier d’une autorisation tout comme les personnes travaillant dans le secteur ou les simples «consommateurs». «Chacun comprendra que des criblages de sécurité seront réalisés», indique Gérald Darmanin : le profil des personnes à l’origine des demandes de circulation sera donc examiné par les services de renseignements. «À partir de 13 heures, le jour de la cérémonie, plus personne ne passera, sauf les urgences», avertit-il. Par ailleurs, «dès le 1er juillet», la circulation dans cette zone sera compliquée «car le Cojo et la Ville de Paris vont installer les tribunes».
Sources :capital.fr