1er Mai : L’histoire et l’importance d’une journée de lutte des travailleurs

Chaque année, le 1er Mai est un jour férié et chômé. C’est le seul jour où tous les salariés bénéficient d’un congé payé, à l’exception de certains services. Dans de nombreuses nations à travers le monde, le 1er Mai est également célébré comme la Journée internationale des travailleurs.

Le choix de cette date n’est pas fortuit. Elle commémore l’appel lancé par les syndicats ouvriers américains le 1er mai 1886, réclamant une journée de travail de huit heures. Ce jour-là est également le « Moving Day », le début de la nouvelle année comptable pour les entreprises américaines, marquant la fin des contrats de travail pour de nombreux ouvriers.

Il y a 238 ans, le 1er mai 1886, plus de 300 000 travailleurs répondent à cet appel et manifestent pacifiquement à travers tout le pays. Mais cette mobilisation ne s’arrête pas là, et des manifestations ultérieures dégénèrent.

Le 3 mai, une manifestation se termine tragiquement avec la mort de grévistes de la société McCormick Harvester à Chicago. Le 4 mai, une autre manifestation dans la même ville est émaillée par l’explosion d’une bombe et de violents affrontements, faisant des victimes parmi les forces de l’ordre. Plusieurs militants anarchistes sont arrêtés et cinq syndicalistes sont condamnés à mort.

Deux ans plus tard, lors du congrès de la deuxième Internationale socialiste à Paris en 1889, les représentants ouvriers de plusieurs pays européens proposent de faire du 1er mai une journée de lutte pour les droits des travailleurs. Cette journée vise à limiter la journée de travail à huit heures et à rendre hommage aux ouvriers de Chicago.

Les premiers défilés ont lieu l’année suivante, mais comme aux États-Unis, ces manifestations initiales dégénèrent parfois en violences. En 1891, à Fourmies, une manifestation tourne au drame avec neuf morts, dont deux enfants, et de nombreux blessés. Ainsi, le 1er Mai devient progressivement associé à la lutte des classes.

Ce n’est qu’en avril 1919, après l’adoption par le Parlement de la journée de huit heures, que le 1er Mai devient un jour chômé en France. Sous le régime de Vichy en 1941, il est rebaptisé la « Fête du Travail et de la Concorde sociale », mais disparaît à la Libération. Il est réintroduit en 1946 et définitivement établi comme jour férié, chômé et payé en 1948.

Le 1er Mai, symbole des luttes du XIXe et du début du XXe siècle, est aujourd’hui célébré comme jour férié dans la plupart des pays de l’Union européenne. Aux États-Unis, le « Labor Day » est observé le premier lundi de septembre, en mémoire des évènements de Chicago.

Auteur : Djibril DIOP

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